La Banque Mondiale est une organisation internationale créée pour lutter contre la pauvreté en finançant les États. Son fonctionnement est assuré par le versement d’une cotisation réglée par les États membres. Son siège est à Washington. Le président est élu pour cinq ans par le Conseil des Administrateurs de la Banque, autrement dit, par les responsables de la conduite des opérations générales de la Banque. Elle est l’un des organismes composant les Nations Unies.
1- Histoire
Elle fut créée le 27 décembre 1945 sous le nom de Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) après signature de l’accord de Bretton Woods du 1er au 22 juillet 1944. Le 25 juin 1946, elle approuva son premier prêt, qui fut accordé à la France pour un montant de 250 millions de dollars (en terme réel il s’agit du plus gros prêt réalisé par la Banque).
La Banque mondiale a été créée principalement pour aider l’Europe et le Japon dans leur reconstruction, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec comme objectif supplémentaire d’encourager la croissance économique des pays africains, asiatiques et latino-américains, en voie de développement. Au départ, la Banque mondiale a principalement financé de grands projets d’infrastructures (centrale électrique, autoroutes, aéroports, …). Avec le rattrapage économique du Japon et de l’Europe, la Banque mondiale s’est intéressée exclusivement aux pays en développement. Depuis les années 1990, elle finance aussi les pays post-communistes.
L’appellation Banque Mondiale désigne aujourd’hui cinq institutions :
- •la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD),
- •l’Association internationale pour le développement (AID), fondée en 1960, ses prêts sont réservés aux pays les moins développés,
- •la Société financière internationale (SFI), fondée en 1956, pour financer les entreprises privées,
- •le Centre international de règlement des différends relatifs aux investissements fondé en 1966,
- •l’Agence multilatérale de garantie des investissements fondée en 1986.
Les objectifs de la Banque mondiale ont évolué au cours des années. Elle a récemment mis l’accent sur la réduction de la pauvreté, en délaissant l’objectif unique de croissance économique. Elle favorise aussi la création des très petites entreprises. Elle a soutenu l’idée que l’eau potable, l’éducation et le développement durable sont des facteurs essentiels à la croissance économique et a commencé à investir massivement dans de tels projets. En réponse aux critiques, la Banque mondiale a adopté tout une série de politiques en faveurs de la sauvegarde de l’environnement et du social, visant à s’assurer que leurs projets n’aggravaient pas le sort des populations des pays aidés. En dépit de ces politiques, les projets de la Banque mondiale sont souvent critiqués par les organisations non gouvernementales (ONG) pour ne pas lutter efficacement contre la pauvreté et de négliger les aspects sociaux et environnementaux dans leurs projets.
Les prêts sont versés en fonction de considérations purement économiques, le régime politique du pays bénéficiaire quant à lui n’est pas pris en compte.
La BIRD compte actuellement 184 pays. Chaque année, elle publie un Rapport sur le développement dans le monde chargé de rendre compte des résultats obtenus.
2- Rôle
Son action est aujourd’hui principalement orientée sur les Pays en voie de développement (depuis 2000 on préfère le terme de Pays les Moins Avancés), sur des axes comme l’éducation, l’agriculture, l’industrie…
Elle accorde des prêts à des taux préférentiels à ses pays membres en difficultés. En contrepartie, elle réclame que des dispositions politiques appelées « politiques d’ajustement structurel » soient prises pour, par exemple, limiter la corruption, maintenir un équilibre budgétaire ou faciliter l’émergence d’une démocratie.
3- Critiques
Son action est souvent critiquée, principalement par des courants altermondialistes.
Une critique assez générale est de la trouver sous influence politique marquée de certains pays (notamment les États-Unis), qui en profiteraient pour faire avancer leurs intérêts.
Autre critique courante, elle fonctionnerait selon des principes qualifiés de «néolibéraux » selon lesquels le marché, à lui seul par sa nature même, apporterait la prospérité aux nations qui pratiquent la libre concurrence. Dans cette optique, les réformes entreprises ne conviennent pas toujours à des nations qui connaissent des conflits internes ou externes ou qui n’ont pas un système politique démocratique stable. Par ailleurs, elles favoriseraient l’installation d’entreprises étrangères au détriment du développement d’une économie locale.
De l’autre côté, les libéraux critiquent l’existence même de cet organisme, qui coûte cher aux contributeurs sans résultat certain et qui est purement politique. Il représenterait pour eux la négation de la capacité du marché à réguler l’économie. Ils n’y voient qu’un outil étatique et bureaucratique, d’ingérence économique internationale, qui conduirait à masquer les défauts des politiques pratiquées.