Mr décède. Dans sa succession, il laisse à son épouse et à ses deux enfants un portefeuille titres. Madame opte pour l’usufruit successoral.
Ainsi, le portefeuille est à la fois en indivision et en démembrement.
Il sera alors important de pouvoir « tracer » toutes les opérations. L’usufruitière est censée percevoir tous les revenus du compte démembré. Les nus-propriétaires sont censés payer l’impôt de plus-value (si aucune convention n’a été rédigée stipulant cet impôt à la charge de l’usufruitière).
Au décès de l’usufruitière, l’administration fiscale pourra être tentée de :
- redresser les enfants nus-propriétaires sur l’impôt de plus-value qu’ils auraient dû acquitter personnellement
- mettre en évidence une donation indirecte de l’usufruitière envers les nus-propriétaires
Ce qu’il faut faire
Ouvrir plusieurs comptes :
- un compte titres et espèce usufruit/nue-propriété (si cession des titres démembrés, le cash reste sur ce compte)
- un compte titres et espèce en pleine propriété au nom de l’usufruitier (destiné à encaisser tous les fruits du compte démembré mais également les dividendes versés en titres ou tout autre titres à la suite d’une OST)
La gestion
L’usufruitier peut décider seul des arbitrages à condition de conserver la substance du portefeuille (arrêt Baylet de la Cour de Cassation du 12/11/1998).
L’usufruitier est tenu d’informer le nu-propriétaire, qui le lui demande, sur la situation du compte (arrêt de la Cour de Cassation du 03/12/2001).
Un mandat de gestion peut être signé avec une société de gestion.
Il est possible de mettre fin au démembrement à tout moment.
Les voix d’optimisation
- Mettre en place une SCP
- Penser à la convention de démembrement : l’usufruitier peut être le seul redevable de l’impôt de plus-value. Option réservée uniquement aux portefeuilles démembrés par succession.
- Etudier l’opportunité d’un quasi-usufruit
Fiscalité
Voir le : bofip-rppm-pvbmi-20-10-20-60