Au cours des 20 dernières années, une catégorie d’instruments spécifiques que sont les obligations liées à l’inflation, dont le rendement est indexé à la hausse des prix, a émergé dans l’univers obligataire.
Ces produits de taux sont devenus une classe d’actifs à part entière.
Comme tout produit obligataire les rendements dépendent aussi de l’évolution des taux d’intérêt.
Les émetteurs
Ces obligations sont en grande majorité émises par les États, et à des échéances souvent très longues. A la fois le nombre et la taille de ces émissions n’ont cessé de croître dans les 10 dernières années.
Les 7 principaux marchés internationaux développés des obligations indexées sur l’inflation sont les États-Unis, la Zone Euro, le Royaume-Uni, Le Japon, le Canada, la Suède et l’Australie.
Les États-Unis et l’Europe réunis représentent 90 % du marché mondial.
Mais les entreprises peuvent elles aussi émettre de la dette liée à l’inflation. C’est le cas d’une douzaine de sociétés de service, principalement dans le secteur des « utilities » (opérateurs télécom, fournisseurs d’eau, de gaz…) en France (avec France Telecom) et au Royaume-Unis.
Liquidités du marché
A partir de 1998 s’est développé un marché de produits dérivés corrélés à l’inflation (swaps, options, notes structurées). De ce fait, les flux liés à la couverture de certains opérateurs augmentèrent considérablement les volumes améliorant ainsi la liquidité du marché.
Opportunités de gestion
Le premier type d’opportunité est l’arbitrage d’inflation. En effet, un gérant de fonds spécialiste pourra ponctuellement privilégier les émissions liées à l’inflation européenne plutôt que l’inflation française, ou prendre des positions sur l’inflation américaine (en couvrant le risque de change ou pas).
Le deuxième type d’opportunité est la stratégie de courbes des taux. Certains pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Italie ou la France ont construit une courbe de taux (composée de nombreuses émissions liées à l’inflation à différentes échéances), ce qui permet de tirer profit des dynamiques de taux courts ou de taux longs.
Enfin l’arbitrage entre émetteurs et émissions sur la même zone géographique est aussi possible. Il sera parfois plus intéressant de détenir une obligation émise par l’Italie sur l’inflation européenne que par l’Allemagne du fait de l’écart de rendement offert. De même, certaines entreprises offriront également un surplus de rendement par rapport aux obligations gouvernementales tout en offrant la même exposition à l’inflation.