Les indicateurs économiques

Nous analysons ici le rôle joué par certains indicateurs économiques dans le comportement des marchés financiers.

Un indicateur est dit « retardé » lorsqu’il est connu de façon certaine.

En revanche, lorsqu’il permet de prévoir l’avenir, il sera dit « avancé ».

En cas de crainte de surchauffe, des indicateurs de tension, c’est-à-dire le taux de chômage et le taux d’utilisation des capacités par exemple, seront privilégiés, alors qu’en phase de redémarrage économique, ils donneront une idée de la date du resserrement.

En phase de ralentissement économique, tous les indicateurs avancés sont regardés. Ils permettent de déceler les premiers signes de stabilisation de l’activité.

1-   Les indicateurs retardés

Le PIB (indicateur d’activité) : mesure la plus synthétique de l’activité, il regroupe toutes les données d’activité et de prix. Ses composantes sont :

–       la consommation des ménages,

–       l’investissement,

–       les exportations,

–       les importations,

–       les variations de stocks.

Le PIB et ses composantes permettent de déceler les inflexions de l’activité. Les économistes attachent davantage d’importance à la composition de la croissance et à la contribution de chacune de ses composantes qu’au chiffre dans sa globalité car ce sont toutes ces données qui offrent une meilleure compréhension de la réalité.

A partir des indicateurs avancés, publiés mensuellement, on peut se faire une idée précise de ce que sera le PIB avant même sa publication. Toutefois, même s’il est possible de l’anticiper avec plus ou moins de justesse, le PIB est néanmoins un indicateur retardé car il n’est calculé que trimestriellement et n’est connu qu’avec un certain retard.

Indice des prix et inflation sous-jacente (indicateur d’inflation) : c’est la véritable terreur des banques centrales. Il est donc primordial de repérer les premiers signes de hausse des prix pour anticiper leurs décisions de politique monétaire.

Afin de détecter les éventuelles tensions inflationnistes, il est indispensable d’effectuer une décomposition de l’indice des prix afin d’identifier les secteurs responsables des fluctuations des prix.

Prix à l’importation, à la production, à la consommation et prix des matières premières (indicateurs d’inflation) : l’évolution des taux de change, tout comme celle des prix des matières premières, aura une influence sur les prix à l’importation. Si ces derniers connaissent des fluctuations, cela se répercutera également sur les prix à la production. En effet, une hausse des matières premières entraînera une hausse des coûts de fabrication des produits.

Le prix à la production, autrement dit le prix de vente perçu par les producteurs ou le prix des biens au départ de l’usine, hors taxe, induira le prix à la consommation. Ce prix payé par le consommateur, sera quant à lui exprimé TTC.

Coût salarial unitaire (indicateur d’inflation) : représente l’ensemble des dépenses supportées par l’employeur en contrepartie du travail fourni par les salariés. Cet indicateur est obtenu en faisant le rapport entre le coût salarial total (salaire moyen par tête X nombre de salariés) et la production.

Cours de change (indicateur d’activité et d’inflation) : les taux de change reflètent le dynamisme des économies. Les mouvements tendanciels des taux de change sont liés à l’excédent ou au déficit courant des pays considérés.

Il existe pour simplifier 2 types de systèmes de change :

– le système de taux de change fixe : déterminé par l’Etat émetteur de la monnaie par rapport à une monnaie de référence souvent le dollar américain, l’euro ou un panier de devises. La parité évoluera alors au gré des décisions de dévaluation ou de réévaluation prises par cet Etat.

– le système de taux de change flottant : c’est le marché qui détermine le taux de change.

L’évolution des taux de change a, bien entendu, une influence sur les prix à l’importation et à l’exportation, et donc le commerce extérieur, ainsi que sur le sens des flux de capitaux entre les zones économiques.

Une hausse de l’euro par rapport au dollar entraînera une augmentation des prix des produits fabriqués en France et donc, par voie de conséquence, une baisse de la compétitivité du pays et donc une perte de part de marché.

De même, une telle hausse induira pour le consommateur français une baisse relative du prix du pétrole dans la mesure où le baril est valorisé en dollar.

Emploi aux Etats-Unis et taux de chômage (indicateur d’activité) : principale cause d’effervescence dans les salles de marchés le premier vendredi de chaque mois, le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis, publié par le BLS (Bureau of Labor Statistic).

Bien qu’étant un indicateur retardé de l’activité, le taux de chômage s’avère très utile pour anticiper la consommation des ménages.

Consommation des ménages (indicateur d’activité) : intimement liée à la consommation des ménages, la confiance des ménages évolue en fonction du taux de chômage et de leurs revenus.

Cet indicateur permet de conforter une opinion sur une tendance. Toutefois, il est important de noter qu’en cas de choc exogène (élections présidentielles, guerre, attentat…), celui-ci revêt une importance toute particulière car il capte, avant les autres indicateurs, la perte de confiance des ménages et indique, de fait, s’il existe ou non, un risque sur l’activité économique à venir.

Les marges bénéficiaires des entreprises (indicateur d’activité) : autre indicateur essentiel dans la gestion action. Étroitement liée aux données macroéconomiques, la marge bénéficiaire de l’entreprise va permettre de se faire une idée des bénéfices versés aux actionnaires.

2-   Les indicateurs avancés

Les enquêtes dans l’industrie (indicateur d’activité) : plusieurs enquêtes mensuelles sont réalisées à travers le monde auprès d’entreprises pour estimer l’activité de l’industrie (carnet de commande, production et niveau des stocks…). Ces éléments reflétant les perspectives générales de productions donnent aux analystes financiers une perception du climat des affaires et constituent donc un indicateur avancé efficace de la production industrielle.

– En France, c’est l’INSEE qui publie son enquête,

– En Allemagne, les stratégistes consulteront l’indice du climat des affaires,

– Dans la zone euro, au Japon et en Chine, sera utilisé le PMI (Purchase Managers Index) de Reuter : si l’indice est supérieur à 50, il signale une progression de l’activité. Inversement, lorsque l’indice est inférieur à 50, cela traduit une contraction de l’activité,

– Au Japon, des enquêtes trimestrielles auprès des chefs d’entreprise sont réalisées par la Banque du Japon. Enquête connue sous le nom de TANKAN.

– Aux Etats-Unis :

– l’ISM (Institute for Supply Management) qui mesure l’activité industrielle en réalisant une enquête auprès de 300 directeurs d’achats,

– l’ECRI (Economic Cycle Research Institute) un organisme indépendant New Yorkais qui réalise et publie différentes recherches et prévisions sur les changements économiques.

Ces indices offrent une bonne vision de l’activité industrielle totale et sont donc très suivis par les professionnels. Cependant, en cas de chocs sectoriels, l’indice devient alors moins fiable.

L’investissement : les commandes et le taux d’utilisation des capacités (indicateurs d’activité) : pour avoir une idée de l’évolution des investissements en équipements, il est possible de suivre les commandes et livraisons de biens durables dans le secteur manufacturier.

– Le département du commerce américain publie ce chiffre chaque mois,

– En Allemagne, la Bundesbank délivre également une série mensuelle de commandes industrielles.

Parallèlement, il est intéressant de regarder le taux d’utilisation des capacités : ce rapport de la production sur les capacités de production de l’entreprise indique le degré d’utilisation des capacités de production par les entreprises et donc, il permet de se faire une idée de leur investissement à venir.

Le TUC est un indicateur avancé des tensions inflationnistes. La logique est la suivante : un TUC très élevé signifie que l’offre des entreprises ne parvient pas à répondre à la demande, faute de capacité de production. Aussi, l’ajustement se fait alors par les prix et ces derniers accusent une tendance à la hausse.

3-   Les indicateurs annexes

Le consensus d’analystes : sorte de moyenne d’opinion des analystes financiers, le consensus d’analystes donne le scénario majoritairement anticipé par les professionnels de la finance.

Il est intéressant de constater que parfois ce chiffre influence les marchés. Cet indicateur doit donc être consulté dans la mesure où il peut induire une certaine tendance des marchés financiers.

 

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