Le money management

          1- Règles pratiques de gestion d’un portefeuille

Le risque financier est composé :

– du risque valeur (diversifiable dès lors que l’on augmente le nombre de titres)

– du risque marché (non diversifiable)

Les études menées montrent que le nombre « idéal » de titres se situe entre 15 et 20. Au-delà, on ne réduit pas davantage le risque valeur.

La diversification apporte une réelle garantie en cas de baisse mais limite les effets de la hausse.

– Répartir ses avoirs entre grandes entreprises et PME

Les caractéristiques d’un investissement sur les petites valeurs sont à la fois un risque et une espérance de rentabilité plus élevés que sur les blue chips.

Le risque est d’autant plus élevé que la société est jeune et sur un secteur de haute technologie.

– Diversification sectorielle

Le portefeuille peut contenir à la fois des secteurs sensibles au cycle économique (BTP, matières premières, industries de base…), et des secteurs peu sensibles au cycle (agro-alimentaire, grande distribution…).

Le portefeuille peut également être investi dans des valeurs défensives (pharmacie…) ou sur des « utilities » (services aux collectivités…).

– Diversification géographique

Elle permet de compenser les différences de cycle des grandes zones économiques.

Mais elle crée un nouveau risque qui est le risque de change.

Pour qu’il y ait diversification, il faut que les marchés présentent peu de corrélation entre eux.

– Constitution d’un portefeuille idéal

Obligations : 20 à 40 % de la valeur totale pour assurer la stabilité de l’ensemble

Actions : 30 à 50 % pour assurer la croissance du portefeuille

Produits dérivés (BS, options, warrants…) : 5 à 20 % pour accroître la performance

OPCVM : 15 à 20 % pour limiter les risques sur certains marchés émergents et secteurs d’activités et pour bénéficier de l’expertise d’un professionnel

Monétaire : pour conserver une réserve de liquidités

– Règles de bon sens

Les périodes de hausse ne sont pas éternelles, tôt ou tard une consolidation du marché est nécessaire (et souhaitée). Cette consolidation sera d’autant plus forte que les excès de la période faste auront été importants.

L’incertitude entraîne la baisse des cours. Si elle se dissipe alors les cours remontent.

Des rumeurs sur d’excellents résultats à venir d’une société vont faire monter les cours dans la perspective de cette nouvelle.

Un niveau de gains raisonnable doit toujours être l’objectif de l’investisseur. Il faut se donner une limite de cours de vente.

– La gestion sous mandat

Le client signe un contrat qui délègue la gestion du portefeuille à un professionnel. A la signature du mandat de gestion, le client définit ses objectifs en matière de risque (faible, moyen, élevé).

Ce niveau de risque détermine la composition future du portefeuille dans les grandes classes d’actifs (monétaire, obligataire, action).

2- Gestion de capital et règles de trading

– Capitalisation initiale et évolution du capital

Quel capital risquer ?

Comment l’affecter ?

Comment réagir après une série de gains ou de pertes ?

Quelle est la chance de sortir ruiné de l’expérience ?

Aucun trader et aucun système de trading n’a connu ou donné que des opérations gagnantes. Les pertes sont inévitables et plus nombreuses que les gains. C’est donc sa capacité à contrôler et à gérer ces pertes qui fera la différence entre un bon et un mauvais spéculateur.

Le money management ou la gestion du capital ou encore la gestion du risque consiste à gérer les trades suivant plusieurs facteurs :

– sur chaque prise de position, le trader doit savoir quelle part de son capital il est prêt à risquer et en fonction de ce paramètre, il doit ajuster la taille de la position et/ou le niveau du stop de protection,

– une fois en position, l’objectif du trader est de maximiser et protéger les gains et de limiter les pertes. Maximiser les gains passe par un renforcement des positions tant que le marché nous donne raison, c’est ce que l’on appelle le « pyramidage ». La protection des gains et la limitation des pertes consistent à faire évoluer les stops de protection au fur et à mesure que le cours évolue,

– la sortie des positions est aussi importante, elle peut se faire sur objectif ou lorsque la tendance donne des signes de retournement.

Point de départ de la réflexion

Reconnaissance du caractère asymétrique des pertes et des récupérations. En effet, le gain nécessaire pour compenser une perte augmente géométriquement avec la perte.

Exemples : soit 100 d’investi. Si perte de 15 %, il reste 85. Mais il faut un gain de 17,65 % pour récupérer ses 100 de départ.

Si perte de 30 %, il faut un gain de 42,86 %.

Si perte de la moitié de son capital, il faut un doublement du capital restant pour retrouver la mise de départ.

– La préservation du capital doit donc être une préoccupation de tous les instants.

Règles de conduites sur les marchés dérivés

S’il s’agit d’investir sur les marchés à effet de levier important, comme c’est le cas des marchés dérivés, mieux vaut être préparé à perdre la totalité du capital. Pour éviter ce genre de désagrément :

Règle n°1 : n’investir que la moitié du capital disponible, l’autre moitié étant placé en instruments monétaires (réserve en cas de coup dur).

Règle n°2 : l’investissement sur un produit ne doit pas dépasser 10 à 15 % du capital disponible. Sur un capital de 100.000, dont 50.000 auront été placés en monétaire (règle n°1), seuls 10.000 à 15.000 seront investis sur un produit donné.

Règle n°3 : le risque total sur un produit donné ne doit pas dépasser 5 % du capital disponible, soit 5.000. Cette contrainte est importante car elle détermine à la fois la taille des positions prises et le placement des stops protecteurs. On remarquera que cette règle, appliquée conjointement à la précédente, suppose l’acceptation d’une perte de 33 % (si 15 % investis sur un produit) à 50 % (si 10 % investis sur un produit) du capital investi sur un produit.

Règle n°4 : ne pas investir plus de 25 % du capital disponible dans un même groupe de produits, c’est-à-dire des produits corrélés positivement.

– Techniques de jeu appliquées à la spéculation

Sur la ruine

Pour chaque opération envisagée, l’opérateur détermine un objectif de profit. Puis il calcul une perte potentielle dans l’hypothèse où le pire survient. Il ne retiendra que les opérations faisant ressortir un ratio profit/risque supérieur à une certaine norme.

Ensuite on utilise un système de placement des ordres stops protecteurs. La seule et unique façon de ne pas perdre trop est de couper une position perdante rapidement, sans attendre que la perte devienne catastrophique. L’opérateur peut ainsi déterminer à l’avance la perte potentielle encourue sur chaque opération, et donc calculer le ratio profit/risque.

On fera toutefois attention à la nature de l’ordre stop : par exemple, si le seuil est atteint, l’ordre « à seuil de déclenchement » devient un ordre « au marché » et en reprend les caractéristiques (ordre prioritaire, risque de décalages de cours importants pour des valeurs peu liquides).

La stratégie du joueur appliquée à la spéculation boursière

L’idée de base de toute stratégie (sauf la stratégie neutre) consiste à améliorer le résultat final en modifiant la taille des positions prises en fonction du résultat de la dernière intervention effectuée. Soit les stratégies suivantes :

– stratégie neutre : prendre des positions constantes, en nombre de contrats, quel que soit le résultat (gain ou perte) de l’opération précédente.

– stratégie de martingale : on démarre avec une unité (un nombre x de contrats)

doubler ce nombre après chaque perte

ou revenir à l’unité initiale après chaque gain

Ici chaque gain intervenant après une série de pertes, ramènera toutes les unités perdues plus une. Les casinos pour éviter l’utilisation de cette stratégie, ont imposé des plafonds aux mises. Le marché lui n’a pas de plafond aux mises mais impose néanmoins une contrainte de liquidité qui joue un rôle fort similaire à celui de plafond.

– stratégie d’anti-martingale : c’est l’opposée de la précédente

la position est doublée après chaque gain

et ramenée à l’unité initiale après chaque perte

Moins risquée que la martingale, elle présente l’inconvénient de voir les pertes survenir sur l’exposition maximale.

– la montante en pertes : démarrer avec plusieurs unités

accroître la position d’une unité après chaque perte

diminuer d’une unité après chaque gain

Proche de la martingale, mais le risque de ruine est réduit.

– la montante en gains : démarrer avec plusieurs unités

accroître la position d’une unité après chaque gain

diminuer d’une unité après chaque perte

On peut rencontrer ici la contraint de liquidité du marché.

Conclusion : l’anti-martingale et la montante en gains obtiennent des performances supérieures.

– Analyse technique et gestion de capital

Pour gagner, il faut respecter les 3 principes suivants :

–       jouer avec la tendance,

–       couper rapidement les positions perdantes,

–       laisser courir les positions gagnantes.

Point le plus important : la reconnaissance d’une tendance afin de la suivre et non de l’anticiper.

– Structure d’un système de trading

Règles d’entrée et de sortie sur le marché

Signaux donnés par certains oscillateurs techniques (RSI…) ou par certaines méthodes de filtrage des cours (moyenne mobile, MACD…).

La gestion du risque

Dès lors qu’une décision est prise, achat ou vente, le système est en risque. Pour éviter des pertes trop importantes suite à un mauvais signal, il est nécessaire de mettre en place des procédures anti-risque. L’objectif est donc de limiter la perte en capital et de laisser courir les positions gagnantes. Plusieurs actions dans ce sens :

–       le stop loss : on détermine un seuil de perte maximal au-delà duquel on coupe la position,

–       le stop gain ou running stop : il s’agit de placer un stop à une position gagnante afin de protéger les gains déjà acquis,

–       la modification de l’effet de levier en fonction des résultats obtenus : protéger le capital en diminuant peu à peu l’exposition d’une stratégie ayant obtenue de mauvais résultats. A l’inverse, une stratégie qui a enregistré de bons résultats verra son effet de levier augmenter,

–       les stratégies d’assurance utilisant les options : il s’agit d’investir certains gains déjà encaissés pour couvrir une partie de la position en achetant des calls ou des puts.

– Tests et optimisation d’un système de trading

2 à 3 ans pour la série de données afin de rassembler un maximum de situations de marchés

Eviter l’overfitting : quand les paramètres optimisés sont trop parfaitement adaptés à une certaine période de temps ou à certaines conditions de marché. Le modèle devenant ainsi spécialisé pour un certain comportement de marché. Par exemple, un modèle optimisé sur un marché avec tendance sera mauvais lorsqu’il n’y aura plus de tendance.

Pour éviter l’overfitting, il faut optimiser le modèle de trading sur une période avec tendance (haussière et baissière) et sur une période sans tendance à la fois.

– Utilisation et application de la théorie du portefeuille

C’est dans la combinaison rentabilité/risque que l’on identifie le mieux la qualité d’un système de trading. Le concept de la frontière efficiente peut être employé pour la sélection de modèles.

On pourra envisager une allocation entre plusieurs modèles performants se situant sur la frontière efficiente, c’est-à-dire entreprendre une diversification de modèles. La mise en place d’un modèle supplémentaire baisse le risque global du portefeuille.

 

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